«Non à l’Allemagne en tant que partie à la guerre – non à de nouveaux missiles à moyenne portée»!

(26 juillet 2024) (CH-S) Indépendamment de la question de la «culpabilité de guerre», l’escalade catastrophique en Ukraine doit prendre fin le plus rapidement possible. Un mouvement pacifiste fort peut apporter une contribution importante à cet égard. C'est pourquoi l’appel publié sur «NachDenkSeiten» doit être largement soutenu.

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Suit un appel de:

Peter Brandt (historien),

Reiner Braun (Bureau international de la paix),

Anke Brunn (ancienne ministre du Land),

Hertha Däubler-Gmelin (ancienne ministre fédérale de la Justice),

Bärbel Dieckmann (présidente de la Welthungerhilfe),

Ulrike Eifler (secrétaire syndicale),

Michael Müller (ancien secrétaire d’Etat parlementaire),

Helga Schwitzer (ancien membre du comité directeur d’IG Metall),

Jörg Sommer (président de Deutsche Umwelthilfe) et

Willi van Ooyen (comité fédéral du Friedensratschlag),

accompagnés d’une suggestion de soutien.

Au début des années 1980, de grandes manifestations ont eu lieu en République fédérale contre le déploiement des missiles Pershing. Elles traduisaient la force du mouvement pacifiste au sein de la société civile allemande. Dans l’ancienne RDA, de nombreux manifestants ont également exigé que l’on transforme «les épées en socs de charrue». Nous nous rattachons à cette large volonté de paix. Nous demandons la fin de la guerre. Quiconque désire nous soutenir ainsi que l’appel peut le faire en allant sur le site Friedenschaffen.net.

Source: https://www.nachdenkseiten.de/?p=118267, 17 juillet 2024

(Traduction «Point de vue Suisse»)

Appel

Non à l’Allemagne en tant que belligérant – Non à de nouveaux missiles à moyenne portée!

Ce dont notre pays a besoin, c’est d’un mouvement pacifiste fort, s’opposant résolument à la militarisation croissante de la politique et des débats publics. C’est ce que nous avons fait dans les années 1980 contre le déploiement de missiles à moyenne portée, et c’est ce que nous faisons également aujourd’hui. En Ukraine, la dynamique d’escalade de la guerre se poursuit et s’aggrave. Nous ne pouvons pas rester silencieux face à ce tournant historique.

Il y a un an, nous avons lancé l’appel «Faisons la paix maintenant!», auquel se sont également associés de nombreux syndicalistes, pour demander au chancelier fédéral d’insister rapidement sur un cessez-le-feu et de servir de médiateur pour des négociations de paix. Mais les tueries, les blessures graves, les destructions, la souffrance et la misère des gens continuent. Le risque d’une grande guerre en Europe menace de redevenir un avenir envisageable. Le fait que la culpabilité de guerre directe de la Russie ne fasse aucun doute ne change rien au fait qu’il faut d’abord s’occuper de la paix.

La guerre est inhumaine

Les catastrophes des deux guerres mondiales nous ont appris que la guerre ne connaît pas de limites en soi. La guerre en Ukraine ne doit pas continuer à s’aggraver et devenir une grande guerre. Pourtant, chez nous, lorsqu’on livre des armes à l’Ukraine, on met toujours en garde contre les «lignes rouges» à ne pas franchir, pour ensuite les franchir quand même sous la pression intérieure ou extérieure. Nous condamnons l’indicible rhétorique guerrière des politiciens des partis au pouvoir et de l’opposition, ainsi que d’une grande partie des médias.

L’Europe de l’UE, devenue de plus en plus dépendante des Etats-Unis, doit redevenir une force de paix indépendante, dans laquelle la diplomatie occupe une place centrale.

Politique de détente

La crise cubaine extrêmement dangereuse de 1962 avait appris aux deux superpuissances qu’elles devaient percevoir les intérêts et les menaces élémentaires de l’adversaire. C’est la base de la politique de détente. Mais c’est le contraire qui se produit dans la guerre d’Ukraine.

Bien des choses rappellent douloureusement le mois de juillet de l’échec de 1914 avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Mais à nouveau, il est prévu de stationner en Allemagne des systèmes d’armes capables de transporter des ogives conventionnelles et même des armes nucléaires vers la Russie avec des délais d’alerte très courts.

Nous disons «non» aux systèmes de missiles terrestres, qui ont été interdits par le traité FNI. Nous disons «non» à une nouvelle guerre froide qui pourrait se transformer en guerre chaude. Le réarmement sans limites n’est pas l’«ultima ratio», c’est l’«ultima irratio».

Les conflits et les tensions dans le monde s’aggravent si la guerre ne prend pas fin et si la Russie doit être désarmée sur le dos de l’Ukraine. Et en arrière-plan, la rivalité entre les Etats-Unis et la nouvelle superpuissance chinoise continue de s’intensifier.

Les pays de l’OTAN deviendront de facto des belligérants en Ukraine s’ils ne mettent pas un terme aux réarmement et aux livraisons d’armes et s’ils ne parviennent pas à une alternative pacifique.

La stratégie visant à désarmer l’adversaire est définie par les militaires de la direction de l’OTAN et poursuit en premier lieu les intérêts des Etats-Unis. A Wiesbaden, 700 militaires créent la NATO Security Assistance and Training for Ukraine (NSATU), dont 40 sont fournis par la Bundeswehr.

L’Allemagne menace de sombrer dans la guerre

Nous nous y opposons. Même si l’on prétend que la NSATU ne fait pas de l’OTAN une partie au conflit, elle n’a qu’une seule mission: fournir toujours plus d’armes à l’Ukraine. Ce réarmement est coordonné en Allemagne. Notre pays devient un parti de guerre.

La paix a besoin d’une «européanisation de l’Europe» et d’une architecture de sécurité paneuropéenne.

Davantage de communauté dans notre monde avec des Etats d’ordres différents ne peut que signifier:

Solidarité Nord-Sud, sécurité commune et durabilité. Nous disons «non» au réarmement et à la guerre! Nous avons besoin d’une politique de paix et de raison.

Prochaines actions pour la paix

Nous appelons à participer aux actions pour la paix du 6 août et du 1er septembre dans de nombreux endroits et à la manifestation nationale à Berlin le 3 octobre 2024 et à en faire la promotion.

Berlin, le 17 juillet 2024

Plus d’informations disponibles auprès de Reiner Braun (+49 172 2317475) et Michael Müller (+49 172 2462125)
ainsi que sur Friedenschaffen.net

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