«Préparer la guerre»

Nouveaux préparatifs pour l'armement nucléaire

Manifestation contre le déploiement d’armes nucléaires
à Büchel (photo d’archives wikipédia)

Travaux de construction sur la base aérienne de Büchel en Allemagne

Communiqué de presse de l’IPPNW

(13 avril 2021) L'«Association internationale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire» (IPPNW) critique la décision du gouvernement allemand de planifier le redéploiement d’armes nucléaires à Büchel, malgré la pandémie et avant les élections au Bundestag prévues le 26 septembre.

Dans une réponse au groupe parlementaire DIE LINKE datée du 1er mars 2021, le gouvernement fédéral confirme que les travaux de la piste de la base aérienne militaire à Büchel commenceront en 2022 et se poursuivront jusqu'en 2026. Le coût estimé des mesures de transformation et d'expansion s'élève à environ 260 millions d'euros.

«Alors que les médecins luttent contre de nouvelles mutations du Sars-Cov-2 et s'efforcent de mener à bien le plus grand programme de vaccination et de dépistage de l'histoire allemande, le gouvernement allemand dilapide des fonds pour le déploiement d'armes nucléaires. Ce n'est pas seulement irresponsable, c'est un véritable scandale», déclare le Dr Lars Pohlmeier, médecin à Brême et membre du conseil d'administration d'IPPNW Allemagne.

Le nouveau modèle de la bombe nucléaire américaine destinée au «partage nucléaire» voulu par l'OTAN – la B61-12 – doit arriver en Europe dès 2022. Ces nouvelles armes nucléaires sont des engins guidés censées être capables de frapper avec plus de précision. Cela facilite leur lancement et, du point de vue des militaires, elles présentent un avantage par rapport à la version précédente, qu’il fallait larguer depuis un avion. En outre, le ministère de la Défense prévoit d'acheter à cette fin de nouveaux avions de combat aux Etats-Unis. Actuellement, il est question de 30 F-18 pour la mission elle-même et de 15 autres comme avions d'escorte. L'achat de ces 45 avions de combat F-18 coûterait à lui seul 7,5 milliards d'euros.

«Cela représente le plus grand réarmement nucléaire de l'Allemagne depuis la crise des euromissiles de 1979 (Nato-Doppelbeschluss)», déclare Xanthe Hall, responsable du secteur désarmement à l'IPPNW. «Au lieu de discuter du sens et de l'objectif du partage nucléaire au sein de l'OTAN, et avant qu’un débat sur ce réarmement ait eu lieu au Bundestag, le gouvernement allemand prend déjà les premières mesures et fait agrandir la piste de la base aérienne de Büchel. Alors que le ministre des Affaires étrangères Heiko Maas affirme vouloir un désarmement «progressif», Annegret Kramp-Karrenbauer fait pression pour un «réarmement progressif», poursuit Mme Hall.

L’IPPNW demande au gouvernement allemand davantage de transparence et un débat public sur le partage du nucléaire. Dans la réponse à la question parlementaire des députés au Bundestag Vogler et Hunko (Die LINKE), il est dit, comme dans les réponses précédentes sur ce sujet: «Pour des raisons de sécurité, la politique d'information concernant les forces nucléaires de l'OTAN est soumise aux règles obligatoires de secret de l'Alliance. Par conséquent, aucune information ne peut être fournie sur le nombre, les lieux de stockage, la manipulation et les spécificités des armes nucléaires et de leurs vecteurs, ni sur la formation, les exercices et les mesures de sécurité. En outre, les déclarations et les spéculations à cet égard ne peuvent être ni confirmées ni infirmées.»

Alors que les opérations de vol de la 33e escadre aérienne tactique seront transférées de Büchel à Nörvenich, on ne sait toujours pas si les bombes nucléaires américaines resteront à Büchel, seront transférées à Nörvenich ou seront déjà envoyées aux Etats-Unis pour y être rééquipées. Les auteurs de la question parlementaire notent que, selon le «Spiegel» (août 2019), un Boeing C-17 Globemaster III a déjà transporté des armes nucléaires de Büchel aux Etats-Unis sur une courte période pour une première mise à jour du logiciel.

La réponse du gouvernement allemand peut être consultée à l'adresse suivante: https://dip21.bundestag.de/dip21/btd/19/241/1924193.pdf

(Traduction «Point de vue Suisse»)

Contact: Angelika Wilmen, tél. 030 / 69 80 74 13, e-mail: wilmen@ippnw.de
Xanthe Hall, tél. 030 / 69 80 74 12, e-mail:
xanthe@ippnw.de

Source: Communiqué de presse de l’IPPNW du 5 mars 2021

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