La démocratie en temps de guerre

De nouveaux défis pour l’humanité

Le président de l’IPO Hans Köchler a ouvert le «World Forum on Democracy & Peace» à Berlin

(28 février 2023) (Communiqué de presse) Se référant au traité révolutionnaire d’Emmanuel Kant «Vers la paix perpétuelle», Hans Köchler, président de l’« International Progress Organization» basée à Vienne, a rappelé au début de cette semaine [15–18 février 2023] à l’« Académie de diplomatie culturelle» de Berlin aux politiciens de premier plan venus de toutes les parties du monde que seule une communauté dans laquelle les citoyens peuvent exercer une influence sur l’organisation des affaires étrangères offre la perspective d’une paix durable, qui est plus qu’une trêve temporaire.

Ceux qui sont directement touchés par les conséquences d’une guerre ne doivent pas être exclus des décisions concernant la question la plus existentielle d’un Etat, a-t-il déclaré dans son discours d’ouverture de l’é vénement de quatre jours.

Faisant allusion à l’escalade du conflit armé en Europe, il a mis en garde contre l’influence inadmissible des lobbies et des groupes d’intérêt sur les décisions concernant la guerre et la paix. Le Dr Köchler a cité le discours d’adieu du président Dwight D. Eisenhower de 1961 qui – en pleine guerre froide entre les Etats-Unis et l’Union soviétique – a mis en garde ses compatriotes et le monde contre l’« influence injustifiée» du «complexe militaro-industriel» et le «potentiel de montée catastrophique d’un pouvoir mal orienté».

Une véritable démocratie doit être en mesure de contenir et d’é quilibrer l’influence des intérêts particuliers. Cela nécessite la transparence des décisions politiques, un accès libre et non filtré à l’information, le renoncement à la censure et à la propagande et, surtout, la garantie du droit à la liberté d’expression sans crainte. Toutes ces conditions démocratiques fondamentales sont menacées en temps de guerre. Dans les conditions d’un conflit armé, ce n’est pas seulement la vérité qui peut devenir une victime; la démocratie elle-même risque d’é chouer face à la mobilisation massive des émotions, a expliqué le Dr Köchler.

Se référant à la guerre en et autour de l’Ukraine, il a déclaré que ce serait une erreur fatale – et un mauvais présage pour l’humanité – si les dirigeants politiques des deux côtés continuaient à ne pas prêter attention aux multiples initiatives de paix émanant de la société civile.

Au cours de quatre jours de débats intenses, animés par le Dr Köchler – qui est également membre de la faculté de l’Académie de diplomatie culturelle – des hommes politiques, des diplomates, des scientifiques, des étudiants et des militants de la société civile venus notamment d’Afghanistan, de Bulgarie, de Croatie, du Danemark, d’Estonie, de France, d’Allemagne, de Grèce, de Grande-Bretagne, d’Inde, d’Irlande, d’Italie, du Liban, de Lituanie, de Malte, des Pays-Bas, du Pakistan, de Pologne, du Portugal, de Roumanie, de Russie, de Serbie, d’Espagne, de Suède, de Tunisie, de Turquie, d’Ukraine et des Etats-Unis ont discuté de la crise de la démocratie et du risque de guerre mondiale.

Parmi les principaux orateurs figuraient les anciens chefs d’Etat ou de gouvernement de la France, François Fillon; de la Roumanie, le professeur Emil Constantinescu; de la Macédoine du Nord, le professeur Gjorge Ivanov; de la Tunisie, le Dr Moncef Marzouki; du Liban, le Dr Hassan Diab; de la Lituanie, Dalia Grybauskaité; et de Malte, Marie-Louise Coleiro Preca.

Mme Michèle Alliot-Marie, ancienne ministre française des Affaires étrangères, de la Défense, de l’Intérieur et de la Justice, a prononcé un discours de fond sur le thème des «nouveaux défis pour la démocratie» et a mis en garde contre une politique de deux poids, deux mesures dans les relations internationales. Karin Kneissl, ancienne ministre autrichienne des Affaires étrangères, a abordé dans son discours «Qu’est devenue la diplomatie?» les conditions essentielles de la conduite de négociations dans le contexte de conflits internationaux. Pedro Silva Pereira, vice-président du Parlement européen, a parlé de «La démocratie sous le feu: défis politiques et culturels».

Sahra Wagenknecht, membre du Bundestag allemand, a mis en garde contre le risque de guerre nucléaire et a appelé à une solution diplomatique du conflit entre l’Ukraine et la Russie. L’ancien chancelier de la justice du royaume de Suède, Göran Lambertz, a souligné l’importance de l’Etat de droit pour la protection de la démocratie. Peer Steinbrück, candidat à la Chancellerie du parti social-démocrate allemand (SPD) en 2013, a examiné les conséquences globales de ce que le chancelier Scholz a appelé en février 2022 un «changement d’é poque» en Europe. L’ancien ministre afghan des Affaires étrangères, Mohammad Hanif Atmar, a esquissé les principes d’une solution durable en Afghanistan, fondée sur un dialogue inter-afghan renouvelé, impliquant toutes les parties concernées.

Source: I.P.O. Information Service: communiqué de presse du 18 février 2023.

(Traduction de l’anglais: «Point de vue Suisse»)

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