Amérique latine
«Le Mexique est un pays libre, indépendant et souverain»
(Photo keystone/AFP/Pedro Pardo)
Vives critiques à l'encontre du Parlement européen
(14 avril 2022) Réd. Le président mexicain López Obrador s'oppose à une résolution du Parlement européen du 10 mars 2022 condamnant le Mexique pour de prétendues atteintes à la liberté de la presse et aux droits des journalistes. Obrador avait critiqué les médias corporatifs qui travaillent systématiquement contre le gouvernement socialement engagé.
Ces groupes appartiennent à des oligarques influents. Il est avéré que certains médias dominants du pays ont publié de fausses nouvelles visant à faire échouer les projets de réforme du gouvernement.
Il est frappant de constater que le Parlement européen est déjà intervenu activement à plusieurs reprises dans des conflits politiques en Amérique latine:
• En 2019, le Parlement européen a reconnu le putschiste non élu Juan Guaidó, nommé par les Etats-Unis, comme prétendu «président» du Venezuela à la place de l'actuel président en fonction Nicolas Maduro.
• La même année, le Parlement européen a soutenu un coup d'Etat violent contre Evo Morales, le président démocratiquement élu de la Bolivie, premier et unique chef d'Etat indigène de l'histoire de l'Etat-nation.
• En 2021, le Parlement européen a honoré la putschiste bolivienne Jeanine Añez en l'incluant dans la sélection finale pour le Prix Sakharov pour la liberté de l'esprit.
Nous documentons ci-dessous la réponse engagée du président mexicain Andrés Manuel López Obrador. Le 10 mars 2022, le bureau du président mexicain a envoyé la lettre suivante au Parlement européen. Le site «multipolarista.com» a traduit la lettre de l'original en espagnol vers l'anglais.
«Nous ne sommes plus la colonie de quiconque»
Aux membres du Parlement européen:
«Assez de la corruption, des mensonges et des hypocrisies.
Il est regrettable que vous vous permettiez tous de devenir les larbins de la stratégie réactionnaire et putschiste du groupe corrompu qui s'oppose à la Quatrième Transformation, impulsée par des millions de Mexicains pour faire face aux inégalités et à la violence monstrueuses héritées des politiques économiques néolibérales qui ont été imposées à notre pays pendant 36 ans.
Sachez, législateurs européens, que le Mexique a cessé d'être une terre de conquête et, comme en très peu d'occasions dans votre histoire, il valorise des principes empreints de liberté comme l'égalité et la démocratie.
Ici, personne n'est réprimé; la liberté d'expression et de travail des journalistes est respectée. L'Etat ne viole pas les droits de l'homme comme cela s'est produit avec les gouvernements précédents, lorsque vous étiez, d'ailleurs, complices par votre silence.
Le Mexique est un pays pacifiste qui a choisi la non-violence, et nous soutenons le dialogue, pas la guerre. Nous n'envoyons d'armes à aucun pays, quelles que soient les circonstances, comme vous le faites actuellement.
Si nous étions dans la situation que vous décrivez dans votre résolution, notre président ne serait pas soutenu par 66% des citoyens, comme l'a publié hier un sondage de la société Morning Consult, qui le place [López Obrador] en deuxième position parmi les présidents des plus grands pays du monde.
Soit dit en passant, c'est un taux d'approbation supérieur à celui des dirigeants européens.
Pour la prochaine [déclaration], informez-vous et lisez attentivement vos résolutions avant de voter.
Et n'oubliez pas que nous ne sommes plus la colonie de quiconque. Le Mexique est un pays libre, indépendant et souverain.
Evoluez, laissez derrière vous votre ingérence obsessionnelle déguisée en bonnes intentions. Vous n'êtes pas le gouvernement mondial.
Et n'oubliez pas ce qu'a dit ce géant
des Amériques, le président Benito Juárez: ‹Entre les individus, comme entre les na-
tions, le respect des droits d'autrui, c'est la paix.›»
Source: https://multipolarista.com/2022/03/11/mexico-president-amlo-european-parliament/ du 11 mars 2022
(Traduction «Point de vue Suisse»)