Relancer le vote électronique?

L'administration fédérale ne lâche pas prise

(30 janvier 2021)  ts. Le meilleur moyen de perdre la confiance d’autrui est de tenter de faire pression ou de relancer les mêmes mauvaises idées à plusieurs reprises. Pourquoi cette impatience de la Confédération à introduire le vote électronique en Suisse?

Depuis la dernière rebuffade de novembre 2019, les faits n'ont guère évolué. Le système «sécurisé» de vote électronique de la Poste suisse avait échoué aux tests. Quelque chose de fondamental a-t-il changé entre-temps?

Au contraire, juste avant Noël 2020, des données top secrètes du ministère américain du Commerce et des Finances ont fait l’objet d’une cyberattaque. Etait-ce les Russes, des pirates privés ou leur propre personnel? Presque en même temps, Walter Thurnherr, chancelier de la Confédération, annonce, d’un commun accord avec les secrétaires d'Etat des cantons, le renouvellement d’une proposition de la Confédération permettant aux cantons de relancer des tests pour le vote électronique. Les gigantesques et presque traditionnelles incohérences ainsi que la disparition de grandes quantités de votes dans le nirvana électronique des élections américaines de novembre 2020 n'ont pas encore été digérées.

Pourquoi ne pas s'en tenir aux bulletins de vote sur papier – simples et faciles à contrôler – que les citoyennes et citoyens déposent dans les urnes ou envoient par courrier postal? Pourquoi vouloir nous forcer la main tous les 12 mois? Est-ce pour faire des économies ou alors pour être plus rapide? A peine! Une intervention aussi massive améliorerait-elle la qualité de la démocratie directe suisse? Cela n'entraînerait-il pas plutôt une perte de contrôle pour les citoyens? Cui bono?

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